
“TOGETHER WE REACH THE GOAL" *
De peu, mais …
Le site de La Valmasque, près de Mougins, nous accueille pour les Pré France de Cross 2013 sur un parcours digne de ce nom. 4 longues boucles de vire-vire autour d’un plan d’eau sur un terrain relativement boueux, voilà le programme alléchant qui nous attend Kader, Steph et moi…
Intermède
En ce 8 février 2013, bien décidés à mettre toutes les chances de notre côté pour nous qualifier au France de cross, nous avons décidé de nous rapprocher de Mougins, accompagnés d’Emma, Audrey et Ennio et de «squatter» l’appartement familial inoccupé de Mandelieu la Napoule.
Après une petite ballade ensoleillée et bien agréable autour du château sur le bord de mer, nous faisons retour à notre base pour nous restaurer et nous apprêter à une bonne nuit.
Avec cette galanterie qui nous caractérise, nous laissons aux filles le soin de prendre le seul lit restant avant de nous plonger dans les draps râpeux qui couvrent le matelas pneumatique de Mémé.
Tout comme Kader, je cherche la position la plus adéquate pour m’endormir, enveloppé chaudement dans la couette à l’effigie de «Bambi et Pan pan le lapin» les doux personnages qui ont bercé les rêves d’enfance d’Audrey.
Alors que chacun de nos mouvements nous remue mutuellement comme si nous étions sur le radeau de la Méduse, je ressens après quelques minutes que mon fessier rentre petit à petit en contact avec le sol carrelé et frais. Je réalise alors, que notre embarcation perd peu à peu de cette pression qui nous maintient à flot, mais je ne m’inquiète pas outre mesure.
Seulement, après une heure sans sommeil, c’est au tour de mon dos puis de mes épaules de se heurter à la dureté du plancher, avec Kader qui fond inexorablement sur moi et finit par faire collé-serré. La situation est cocasse et risible, au point d’être pris d’un fou rire solitaire.
Tandis que Steph joue de la ronflette à quelques mètres, me voilà en train de sombrer au fur et à mesure du dégonflement de ce satané matelas, coincé entre le corps athlétique de mon ami Kad et le froid qui me pénètre (et pas l’inverse !). Et dire que ce devait être les bras de Morphée qui devait m'abriter et non ceux d’un grand musclé.
Bref ! Je pense avoir dormi au total tout juste une heure par intermittence, et c’est les reins en compote que nous nous levons le lendemain matin, à l’image de l’homo-erectus encore à peine redressé.
Ce petit aparté en introduction de mon récit, n’a pour but que de relater avec humour l’état dans lequel nous avons abordé cette demie finale de cross, et non de trouver une quelconque excuse à une contre-performance que nous aurions subie.
Donc, clopin clopant et les yeux chargés de sommeil, nous arrivons sur le site de La Valmasque où l’ambiance témoigne d’un grand rendez-vous. La tension monte crescendo en accrochant le dossard à nos maillots, sous la musique tonitruante de «Psy» qui lance les deux premières courses de la matinée.
A notre tour, nous prenons place derrière la ligne de départ, qu’il ne faut surtout pas franchir au risque de nous faire sanctionner par les commissaires observateurs. Les yeux sont rivés vers l’horizon, les pulsations hautes et les pointes enfoncées dans la terre herbeuse : nous sommes prêts à en découdre pour 10 km d’effort.
Le starter tire le coup de feu, le silence est rompu et voilà 200 fondeurs propulsés dans une longue ligne droite en léger faux plat descendant. Kader prend les devants et Steph est à mes côtés cherchant à se faufiler au milieu des fous furieux.
J’ai du mal à m’extirper de la masse et je me fais enfermer comme un bleu le long des rubalises avant les premiers virages. Il m’est difficile de rentrer dans la course et les jambes en coton ne m’aident pas forcément à me motiver. De plus, le terrain est très boueux et la stratégie des pointes se révèle être la bonne car elle se confirme dans chaque virages glissants où certains peinent à garder l’équilibre.
Je pense me situer aux environs de la soixantième place après la première boucle, sous les encouragements d’Emma, Audrey, Ennio et les amis de Marseille. Le rythme est soutenu et chacun défend sa place, m’obligeant à produire un effort supplémentaire en prenant l’extérieur bourbeux pour dépasser les concurrents qui me précèdent.
A ce petit jeu, je remonterai une vingtaine de coureurs pour enfin décrocher la 39ème position en 34’27, puis suivront Kad et Mémé à quelques pas. Je loupe la qualification de quelques secondes, avec un peu de déception certes, mais je suis content de sortir de cette préparation avec un gain de vitesse, de bons moments partagés entre amis et une réelle motivation pour les trails à venir.
A bientôt sur les sentiers… Seb


TRAIL : EXTREME SPORT
BY SEBASTIEN FARANO