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Un pur régal !!!

Le trail de Tiranges apparait dans ma planification, non pas comme objectif ou prépa, mais plus par affection pour Guillaume MILLET l’un des organisateur et ami du team LAFUMA. C’est également l’occasion pour moi de découvrir une région qui m’est inconnue et de participer à un week-end basé sur des échanges conviviaux entre passionnés du sport et plus particulièrement le trail.

Nous sommes le 6 mai 2011 à 15h30, et nous voilà dans le «Challenger», le camping car de mon pote Thomas, en direction de la Haute Loire. Il est quelque peu rustique, mais nous sommes impressionnés par son confort de conduite, notamment sur la route du col de la République. L’ambiance y est décontractée, voir comique, car à chaque moment où l’on double ou croise des «confrères» dans ce même moyen de locomotion que nous, ces derniers nous font un signe de la main accompagné d’un coup de klaxon : nous avons vraiment le sentiment de partir en vacances.
Les paysages traversés sont magnifiques et sont à la hauteur de nos espérances. Le village de Tiranges est indiqué sur un panneau directionnel, il ne reste plus que 15 kilomètres : nous entrons dans le vif du sujet. Les habitants nous saluent à chaque traversée de hameaux et nous tapons la causette avec un berger qui fait traverser tranquillement son troupeau de brebis sur cette route sinueuse ; c’est comme si le temps s’arrêtait en ces lieux.

19h45, nous arrivons enfin et nous nous hâtons à garer le véhicule car la première des conférences est annoncée pour 20h00. La salle polyvalente se remplie peu à peu, et déjà de nombreux coureurs sont présents avec lesquels nous partageons le verre de l’amitié autour d’une table copieusement garnie.

La premier débat annonce la couleur du week-end et traite du devenir de notre discipline de manière interactive. Les échanges sont forts intéressants et se clôturent par une bière du pays bien fraîche, offerte par les organisateurs, avant de nous diriger vers notre chambre sur roues pour une nuit bien méritée.

A ce propos, le camping car garé à proximité de la salle fait des envieux et nous ne manquons pas de nous faire charrier le lendemain matin, y compris par les villageois. Nous prenons notre petit déjeuner au «bar de l’angle» où Pierre le gérant, un bon vivant du coin, nous explique en quelques mots le parcours tracé sur ses terres, qu’il qualifie de chemins de blaireaux car ils ont la particularité de tailler tout droit dans les bois, sans suivre forcément les sentiers existants : ça promet !

La journée du samedi est dense et chargée en ce qui concerne le nombre d’intervenants venus spécialement pour nous exposer leur savoir sur divers sujets sportifs. Elle est également ponctuée de minis stages ou ateliers en extérieur pour agrémenter de manière concrète ces cours magistraux et nous oxygéner, pour le coup les neurones : que du bonheur !

Dimanche 8 mai, jour J, alors que les concurrents du 75 kilomètres ont pris le départ à 4h30, nous nous préparons sagement de notre côté. La nuit a été quelque peu agitée par un vent terrible qui a secoué dans tous les sens le camping car et notre premier réflexe est de vérifier qu’aucun morceaux n’a disparu (Rires !). Une fois rassurés nous nous rapprochons du centre du village où est donné le départ de cette 10ème édition de «l’Ultra TechniTrail de Tiranges».

Près de 200 coureurs se massent sur la place de l’église pour cette course de 25 kilomètres et j’avoue ressentir une certaine excitation à découvrir ce circuit annoncé comme très technique par les locaux. Après un bref rappel de Guillaume sur les règles de sécurité, le coup d’envoi est donné, et nous voilà libérés dans les ruelles de cette charmante commune.

Thomas s’amuse à prendre la tête de course, tandis que je reste tranquille derrière Pascal Blanc et Guillaume Lenormand, conscient que ma cheville blessée ne pourra me permettre de garder le rythme dans les descentes. J’admets qu’il n’est peut-être pas très prudent de participer à ce type d’épreuve avec une malléole qui fait des siennes, mais que voulez-vous ! La curiosité a été la plus forte.

Après un départ relativement roulant, nous entamons la première longue descente à travers bois. Je m’écarte régulièrement sur le bas côté pour laisser passer les trailers que je précède, afin de ne pas les gêner, et contrôler au maximum mes appuis pour éviter une sur blessure. C’est rageant, car les jambes répondent bien, mais je garde en tête la course de la semaine prochaine, autour du Ventoux, comme objectif.
J’apprécie le fair-play de ceux qui me doublent, à l’image de mon ami Renaud Rouanet qui ne manque pas de m’encourager à son passage.

Je ne saurais vous dire si c’est un «blaireau» qui a tracé ce parcours (je parle de l’animal, bien sûr !) mais il doit être certainement croisé avec un sanglier. Heureusement que le balisage est exemplaire, et nous suivons scrupuleusement les points rouges sur les arbres pour ne pas nous égarer. La pente est raide, une corde est même là afin de sécuriser un couloir, et nous courrons à la fois sur des rochers recouverts de mousse, sur des tapis de feuilles et d’humus ou autres passages de pierres instables. Le décor semble tiré d’une peinture, le soleil qui perce par endroit l’épaisse végétation, apporte une couleur toute particulière : un pur régal !
Mes chaussures Speed Trail se comportent très bien sur ce terrain accidenté avec une accroche redoutable, seul bémol, j’ai oublié les guêtres qui m’auraient apporté un plus grand confort.































Nous enchaînons montée au fort pourcentage, monotraces et à nouveau descentes, un profil en dent de scie qui nous amène gentiment jusqu’au ravitaillement situé au cœur du hameau médiéval de Chalencon. Nous traversons le pont du Diable avec pour témoin, au-dessus de nos têtes, les vestiges d’un château fort. Ce lieu chargé d’histoire est tout simplement magique, je prends le temps de le contempler un court instant, tout en remerciant les habitants et les bénévoles pour leur gentillesse.

La dernière portion de course parait plus roulante, ou plus exactement je me sens plus à l’aise avec cette cheville que j’arrive enfin à oublier, et je décide alors de finir un peu plus en force.
Je remonte un à un les coureurs éparpillés, en les encourageant à mon tour, avant de regagner Tiranges.
Je franchis la ligne d’arrivée en 2h39 en 12ème position, dans un état de fraîcheur qui me rassure en vue de mes prochaines courses. Je suis heureux de ne pas m’être blessé, contrairement à Thomas qui a chuté dans la toute première descente, sans gravité, et qui termine en un peu plus de trois heures.

Ce week-end a été magique pour moi : j’ai rencontré des personnes sympathiques, j’ai retrouvé les ami(e)s du Team Lafuma, appris des choses intéressantes lors des conférences, participé à une course hors du commun et bien rigolé avec mon ami Thomas.

Je vous remercie toutes et tous et vous dit à très bientôt sur les sentiers…

SEB.

TRAIL : EXTREME SPORT

                                                                      BY SEBASTIEN FARANO

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