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Entre Amis

L’amitié n’a pas de but qu’elle ne puisse satisfaire», cette citation de Nathalie Clifford Barney, poétesse  Américaine, résume parfaitement notre week-end autour du Ventoux ces 14 et 15 mai 2011, vous allez comprendre…



Thomas, mon ami du Studio Gym WELNESS me convie le vendredi à un briefing d’avant course pour élaborer une stratégie avec mes compatriotes Karim, Stéphane (dit mémé), Marc et Kader. L’excitation est palpable et chacun de nous six souhaite bien figurer sur cette édition du Raid des Dentelles en relais. L’organisation est parfaitement huilée et rien ne semble pouvoir altérer notre motivation à vaincre cette boucle du Ventoux de 100 km. Je fais part de mes estimations pour chaque portion jusqu’au chrono total de 9h05 environ ; cela peut surprendre mais je suis intimement convaincu du potentiel de mes amis et j’espère ainsi leur insuffler un stress positif supplémentaire.
A l’issu de ce check-up nous avons également la joie de nous voir offrir par Thomas une tenue étincelante, floquée avec soin par Bernard «the Boss» du magasin Marathonien. Nos prénoms respectifs apparaissent sur le dos du T.shirt et le fait de porter la même panoplie soude d’autant plus le groupe d’amis que nous sommes.

 

Samedi 14, jour J, après une courte nuit, mémé assure le départ depuis Gigondas vers 4h30 le matin. La frontale sur la tête, il s’enfonce peu à peu dans cette nuit sombre avec Thomas et Marc comme supporters. Il nous dira avoir pris un départ prudent avant d’accélérer au passage d’un coureur qui semble être venu pour gagner en relais tout comme nous. Il ne lui cède au final que 2 petites minutes, une prouesse ! Car mémé n’est pas un habitué des courses de nuit et le rythme imposé par l’autre concurrent n’est pas de tout repos.Après avoir assuré comme un chef sur 18 km, mémé transmet le dossard (en guise de relais) à Karim, notre gazelle des hauts plateaux. Il part comme une fusée aux trousses de cette équipe qui apporte du piment à cette compétition je dois dire. Après 15 minutes de mise en jambes en direction du mont chauve (le Ventoux pour les ignares), Karim fait la jonction avec le premier puis le dépasse et impose un tempo digne d’un vrai routard. Il le distance alors peu à peu jusqu’au prochain relais où il arrive avec plus de 3 minutes d’avance.
Marc, que je qualifierai de bouquetin catalan, trépigne d’impatience à en découdre avec sa portion ascensionnelle. Le dossard est donné et Marc est autorisé à s’élancer.
Thomas, le chef d’orchestre, reste en contact régulier avec Kader et moi par téléphone pour nous informer de l’évolution de la course. Des informations précieuses qui permettent de nous situer, de nous encourager mais aussi et surtout de nous motiver.
Marc, a de bonnes sensations, il connaît le parcours et se trouve particulièrement à l’aise dans ce type d’épreuve. Le chrono en est la preuve, car il termine cette montée sèche de 9 km en 1h10 et agrandit pour le coup l’écart en le portant à 17 minutes.
Kader qui patiente en compagnie d’Audrey, le voit arriver de loin avec la tenue qui reflète les rayons du soleil. Il se prépare et s’élance, une fois le dossard à la ceinture, dans une descente vertigineuse en direction du village de Brantes.
La première partie technique et glissante en dévers, oblige Kader à assurer ses appuis avant de rejoindre un monotrace sinueux bien plus plaisant à courir. Je lui avais donné quelques indications sur les pièges qu’il pouvait rencontrer sur cette portion, mais malheureusement Kader se vrille la cheville sur une pierre camouflée par un amas de feuilles. La gêne se fait ressentir, mais il a à cœur de finir ces 14 km en beauté et c’est la mâchoire serrée qu’il arrive au pied de ce charmant village de Brantes.
En compagnie d’Emma et Ennio, je le distingue en contrebas, près à gravir le dernier tronçon qui nous sépare. Thomas et mémé m’ont rejoins afin de nous encourager dans l’effort : Quel bonheur !
Kader se rapproche du relais, il est déterminé, le regard hagard, il me passe le dossard sans trop s’en souvenir avec 22 minutes d’avance sur nos rivaux. Je pars à mon tour pour ce cinquième parcours de 27 km dans la vallée du Toulourenc, accompagné des cris de mes amis. Je m’impose un rythme grâce au partenaire virtuel que j’ai étalonné sur ma garmin. J’avoue qu’il est difficile de faire un contre la montre sur cette distance sans repère réel de vitesse.

Je comprends mieux l’excitation de mes camarades de jeu, car nous ne cherchons pas une performance individuelle, mais bien un aboutissement collectif que rien ne peut ou ne doit anéantir (se référer à la citation du début). On ne veut pas être le maillon faible et c’est pourquoi nous donnons le meilleur de nous même.

Au détour d’un sentier, j’aperçois Marc venu à ma rencontre pour finir en duo les 2 derniers kilomètres. Je reste prudent dans cette dernière descente piégeuse pour ma cheville encore fragile avant de retrouver la piste large qui mène jusqu’au Groseau où m’attendent Thomas pour le dernier relais et le reste des ami(e)s.



 

L’ambiance est joviale, Emma et Audrey immortalisent l’instant, tandis que mon fils Ennio termine en courrant à mes côtés les derniers mètres qui me séparent de la zone de passation de dossard.
Thomas m’y attend, prêt à décoller, mais une inspectrice de course nous fait remarquer que nous avons égaré notre coupe vent et il nous faut impérativement en trouver un autre sinon nous nous voyons disqualifié : la tuile !
Thomas se jette alors comme un dératé vers son véhicule et y récupère un imperméable pour être conforme au règlement. Après ce coup de sang, Thomas s’élance serein pour les 18 km restants en direction de Gigondas sous nos encouragements. La solidarité qui nous unie est extraordinaire, nous ne pouvons nous empêcher de nous accoler et enlacer de manière fraternelle : nous exultons de joie !
Le second concurrent en termine avec 33 minutes de retard sur mon temps. Un fauteuil temporel confortable pour Thomas qui lui apporte la possibilité de finir sa portion en roue libre, mais que nenni ! Il décide d’en rajouter une couche. Il s’attaque au St Amand plus motivé que jamais, juste avant les premières giboulées qui s’écrasent sur les coteaux de gigondas.
Marc, mémé et moi décidons de partir à sa rencontre pour franchir la ligne d’arrivée main dans la main, mais suite à une erreur de sentier au niveau du col du Cairon, nous loupons son arrivée victorieuse, Eh M.…. !
Le chrono s’est arrêté après 9 heures et 12 minutes d’effort avec en prime le nouveau record de l’épreuve (41 mn d’avance sur la deuxième équipe). Nous nous retrouvons devant la salle des fêtes sous les applaudissements de la famille et des amis qui nous entourent. Le speaker nous interroge sur nos impressions sous le regard émerveillé des enfants pour lesquels nous sommes un court instant les héros.
L’émotion est omniprésente, nous avons le sentiment d’avoir accompli un but, une mission. Nos pensées sont d’ores et déjà orientées vers de nouveaux objectifs, on se surprend même à réfléchir sur la possibilité de gagner du temps sur notre record l’année prochaine. N’y voyez aucune prétention mais bien l’envie de nous retrouver entre amis sur de nouvelles courses de ce genre.
Merci aux familles et amis pour votre soutien et vos encouragements, merci à toi Thomas pour avoir fédéré un groupe inséparable d’amis avec ces tenues qui marqueront les esprits, merci à Bernard pour son amitié et bien sûr, merci à vous cinq pour votre simplicité, votre gentillesse et votre esprit qui me fait comprendre pourquoi j’aime la course à pied.









































A bientôt sur les sentiers…

TRAIL : EXTREME SPORT

                                                                      BY SEBASTIEN FARANO

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