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UTMB

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Imaginez ! nous sommes le vendredi 29 août 2008, avec plus de 2500 concurrents, alignez à l’une des courses les plus mythique dans le milieu du trail, à savoir l’ UTMB ou encore l’Ultra Trail Mont Blanc, avec ses 166 kilomètres et ses 9400 mètres de dénivelés positifs.

La semaine précédent l’épreuve, je suis parti en famille sur la région de Chamonix afin de profiter pleinement de mes derniers congés. Semaine agrémentée de petites randonnées, de phases de récupération et d’un léger footing. Le beau temps est au rendez-vous, les prévisions pour la fin de semaine sont d’ailleurs très encourageantes et le moral au beau fixe.
Mon frère, toujours très inquiet dans ces moments là, me fait part de son manque de motivation, et espère pouvoir courir en ma compagnie le plus longtemps possible, durant la nuit de la course tout du moins. Son discours me laisse songeur, (sans toutefois le laisser paraître devant lui), car je suis partagé entre deux sentiments : d’une part celui de frustration de ne pouvoir m’élancer à mon rythme, dès le départ, et de l’autre l’envie réelle de courir en présence de mon frère sur les sentiers du tour du Mont Blanc.
Il faut dire que cette édition de l’UTMB est pour moi, quelque peu particulière, par le fait que certains partenaires m’ont fait confiance, et j’ai à cœur de les représenter, même si cette aventure est avant tout un défi personnel.

Cyril COINTRE, me rejoindra en milieu de semaine, sur la région de Chamonix, accompagné de Mika et d’un autre de ses amis dont j’ai oublié le prénom (sacrée mémoire). Nous nous retrouvons sur le salon du « Show Trail », où nous y rencontrons certaines connaissances amicales dans une ambiance décontractée.
Nous nous dirigeons vers le contrôle des sacs et le retrait des dossards qui nous prendra une grosse heure, tant la file d’attente est importante. Petite nouveauté à noter par rapport aux éditions précédentes, nous nous voyons affublés d’un verre en plastique rigide, qui nous accompagnera tout le long de la course, pour des raisons écologiques.
Le deuxième Cyril (OLLAGNIER), arrivera le jeudi en fin de journée, mais je n’aurais malheureusement pas l’occasion de le voir.

 

Le jour J :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Première partie

Mon frère Jérôme et moi, après une courte sieste, prenons la direction de la ligne de départ où déjà plusieurs coureurs sont en place. C’est sous un soleil ardent que l’on patientera près d’une heure avant le coup d’envoi.
A tour de rôle, les officiels, les partenaires et les organisateurs, prendront la parole pour les formalités et politesses de bases.

 

18H30, c’est parti ! et quel départ ! même si l’on est dans les 1000, nous remarquons avec évidence, que le rythme imposé en tête est bien plus rapide que d’habitude. Nous slalomons Jérôme et moi au travers du flot incessant de concurrents, nous obligeant parfois à marcher. Je ne verrai jamais mes compagnons de Team, sachant pertinemment qu’ils ont du se frayer un chemin pour se rapprocher des meilleurs.

Sur le sentier qui nous amène jusqu’aux Houches, nous retrouvons mes parents, Emma, ainsi qu’Ennio pour notre plus grand plaisir. Un bisou et nous voilà reparti pour de longues heures avant de les revoir.
Les Houches sont à notre vue, je jette un œil à ma montre, et le chrono me fait remarquer que nous sommes également rapide sur cette première portion, certes très roulante.

 




Le col de Voza que nous connaissons bien maintenant, commence à faire son office sur les organismes, et tandis que certains s’efforcent de courir, d’autres ont déjà le souffle haletant. De mon côté je reste en compagnie de mon frère et lui demande si il a besoin de ses bâtons, mais il me dit préférer monter, pour le moment, sans.
Durant l’ascension, je vais le distancer à deux reprises, je ralentis, reviens à sa hauteur et l’encourage. Jérôme me dit être un peu dans le dur et me motive à partir seul, mais je lui réponds que l’on verra une fois à St Gervais.
Dans une partie sinueuse et plus raide, je lâche à nouveau Jérôme quelques dizaines de mètres derrière, et me fait signe de la main de partir. C’est avec une sincère amertume et  en me retournant plusieurs fois, que « j’abandonne » mon frère avec en toile de fond le Mont Blanc pour témoin.

Je penserai à mon frère tout au long de la course, cependant je me concentre et plonge dans la descente vertigineuse de St gervais. Les quadriceps sont terriblement sollicités sur ce sol pentu et parfois glissant, qui me vaudra une rapide rencontre avec le sol, me blessant légèrement la main.

 

Après le ravito de St Gervais, une nuit sombre et fraîche nous tend ses bras et nous nous y engouffrons pas à pas. Je remonte de nombreux concurrents jusqu’au Contamines et adopte une vitesse de croisière qui semble me convenir jusqu’au col de balme.


Un rapide changement vestimentaire, et me voilà équipé pour attaquer la Croix du Bonhomme et ses pièges. Mais à ma grande surprise la descente, qui habituellement est très humide, se trouve être relativement sèche et nous permet de dérouler jusqu’aux Chapieux.

Une bonne soupe chaude, des encouragements malgré l’heure tardive et je repars seul, sous un ciel étoilé, vers le col de Seigne. Je rejoins un petit groupe, et débute la montée serpentant sur la colline que l’on distingue grâce au chapelet de frontales clairsemées sur le sentier.
Le ravitaillement situé au lac Combal dans la vallée des Glaces permet à chacun d’entre nous de remplir nos poches à eau et de faire le plein d’énergie en vue des kilomètres nous séparant de la ville de Courmayeur. Le rythme me convient toujours et l’ascension de l’arrête Mont Favre me paraîtra plus courte que d’habitude.
Passage au sommet et je m’engage dans la longue descente où j’aurai droit à ma deuxième et dernière chute de tout le week-end (il faut dire que nous sommes encore la nuit). C’est donc avec un genou et un coude un peu amochés que je rallies la ville Italienne, vers 5H45.

 

Deuxième partie

Comme prévu je mettrai un quart d’heure pour manger, me changer et faire une brève toilette. A ma sortie je pense reconnaître l’un des UFO (YOYO), mais je ne m’attarde pas trop et continue  mon périple dans le dédale des rues de Courmayeur, où quelques heures plutôt avait été donné le départ de la CCC, course dans laquelle mon ami Grégoire a décidé de s ‘engager.
La montée en direction du refuge Bertone, sera marquée par le lever du soleil et une journée qui s’annonce longue et chaude. Je distingue un groupe de trois coureurs devant moi, qu’il me faudra quelques minutes à rattraper. Ceux-ci décident de s’arrêter plus longtemps que moi au ravito, et c’est donc seul que j’attaque la longue traversée en balcon jusqu’au refuge d’Arnuva.

































 


Le plein de super, à savoir un mélange qui me conviendra parfaitement de Coca (1/5) et d’eau (4/5) me suivra dorénavant jusqu’à la fin de la course.
Je me surprends tout en gravissant, le Grand col Ferret d’avoir toujours de très bonnes sensations sous un soleil de plomb et la descente sera une vraie partie de plaisir.

Contrairement à l’année dernière, point de ravitaillement à la Peule, et  nous empruntons un nouveau  sentier magnifique  en monotrace jusqu’à la Fouly. Que c’est long !
J’ai peur de manquer d’eau, mais j’aperçois le prochain ravitaillement et je suis soulagé.

 

L’arrivée sur Champex se fera sans problèmes avec toujours ce métronome au niveau de mes jambes. Mon arrêt ne sera pas bien  plus long que celui de Courmayeur, ce qui me permet de rester en mouvement continuellement.

Troisième partie

 

Une longue piste forestière tout en faux plat, nous amène au pied de la montée des fermes bovines, passage que je redoute le plus sur le parcours. Les organismes bien fatigués à ce niveau de la course, ont du mal à s’extraire des blocs rocheux jonchés sur le sentier. Un petit ravito fort sympathique nous récompensera de nos efforts au sommet.
La descente est technique et piégeuse, c’est pourquoi je décide de prendre la tête d’un petit groupe de coureurs partis en même temps que moi du ravitaillement. J’assure donc le rythme et mes appuis jusqu’à Trient où, à ma grande surprise, je rejoins Cyril O.
Je lui demande comment il va, et me répond mieux que tout à l’heure où il avait eu un passage difficile.
































Il repart alors peu de temps avant moi pour se lancer dans les Steppes, une longue montée où je le rejoindrai quelques minutes plus tard. Je le double, tente de le motiver, mais ce dernier lâche peu à peu du terrain et je comprends qu’il n’est pas au mieux.

 

Dans la descente sur Vallorcine, je rejoins un espagnol et nous arrivons ensembles au village. Mon visage s’illumine à la vue de mes amis Jean-François, Benji et le frère de Cyril C venus spécialement pour nous encourager. Un salut de remerciement et je pénètre sous le chapiteau, lorsque j’aperçois Cyril C assis seul sur l’un des bancs du stand qui me fait un signe de croix avec les bras signifiant son état de forme. Je pense pouvoir repartir avec lui, mais ses courbatures l’obligent malheureusement à finir la course en marchant.

Paradoxe, car de mon côté tout va bien, les sensations sont bonnes, les encouragements m’ont fait du bien et l’arrivée est à moins de 20 kilomètres.
Le col des Montets que je connais bien, me permet de revenir sur un coureur avant la dernière ascension. Lionel, c’est son prénom, il me demande s’il peut se caler derrière moi et nous gravissons ensemble la fameuse tête des Vents. Je me retourne et ne vois qu’un seul coureur, c’est Oscar, l’espagnol avec qui j’ai déjà fait un bout de chemin. Ce sera donc à trois que nous atteindrons le sommet sur la Flégère à 21H09, donc juste à la tombée de la nuit. Ce sera un avantage indéniable d’être à trois avec nos frontales pour faire en courant la dernière descente sur Chamonix.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le final dans la ville apporte son lot de frissons, les gens nous applaudissent tels des héros et c’est main dans la main que nous franchirons cette ligne d’arrivée tant attendue.
Ennio, mon fils nous a rejoint, suivi de mes parents et d’Emma. Les amis sont à nouveau là pour me féliciter, me réchauffer et me restaurer, bref ! aux petits soins.







































Cyril C arrivera un peu plus tard dans la nuit, Cyril O après une défaillance à la Flégère, quant à lui, franchira la ligne au petit matin, puis suivront mon frère vers 9H00 que je viendrai encourager ainsi que Mika peu après.

Le lendemain, mon frère et moi sommes relativement bien, nous venons applaudir les derniers arrivants. Le soir nous nous retrouvons entre potes pour le buffet de clôture et   refaisons sommairement les étapes de nos courses respectives.

 






















Je tiens à remercier dans le désordre, la société GARMIN pour son soutien, la société NUTERGIA pour son aide, le magasin MARATHONIEN à Avignon pour sa confiance et plus particulièrement, Jean-François, Grégoire, Benji, Monsieur Berthou, Bernard, Claire, Jérôme, Emma, Antonio, Arlette, Cyril C, Cyril O, Mika, Philippe, Domi, Bérengère, Patrick, Salah…et bien sur mon fils ENNIO.






































A bientôt.  SEB

TRAIL : EXTREME SPORT

                                                                      BY SEBASTIEN FARANO

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