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La Saintélyon

 

 









Cette course aura pour moi une saveur différente des années précédentes, voire même des autres courses que j’ai pu faire cette année. En effet, pour clôturer la saison, mon frère Jérôme et moi sommes inscrit pour effectuer la distance de 70 kms en relais de deux : soit 28 kms pour lui et 42 kms pour moi.

 

Nous arrivons, le samedi 5 décembre à midi sur St Etienne en compagnie de Véronique, d’Emma et Ennio, et retrouvons sur place, notre cousine Bérangère, Pierre et leurs adorables chérubins Antoine et Camille. L’après-midi s’écoule gentiment dans une ambiance agréable jusqu’au repas sportif du soir avec lasagnes maison, pâtes, et gâteau au chocolat cuit à la mode stéphanoise. Les filles évoquent, pour notre plus grand plaisir, le souhait de nous suivre sur le parcours afin de nous encourager, mais je reste dubitatif sur leurs chances de nous repérer dans la nuit.

Une fois les enfants couchés, nous nous préparons de façon méthodique vers minuit et quart et adoptons une tenue moins chaude que prévue car la soirée s’annonce plus douce que ce que l’on avait envisagé. Nos supportrices quant à elles, vident la quasi totalité des armoires pour palier à un froid digne du cercle polaire en superposant de nombreuses couches de vêtements, un pur contraste !

 

Près de la ligne de départ, Jérôme s’échauffe consciencieusement car une légère douleur au genou  semble le tirailler quelque peu. Le coup d’envoi est donné à une heure du matin, il passe devant nous, bien placé, et nous fait un petit signe de la main en guise de remerciement à nos encouragements. Il s’éloigne peu à peu dans les rues de St Etienne, tandis que je quitte les filles pour prendre place dans la première navette de l’organisation, qui va m’acheminer jusqu’à Ste Catherine, le village relais. Les virages incessants me berce, mais rien à faire, je ne peux pas dormir car ma position n’est pas des plus confortable, alors je discute avec d’autres relayeurs histoire de faire passer le temps.

La nuit est douce, même en campagne, il est 3h15 et j’attends mon frère au milieu de nombreux coureurs. La confusion est palpable, chacun tente de se positionner pour apercevoir et faire signe à son compagnon de route, certain même s’égosillent en lançant au travers de la foule le prénom de la personne recherchée. Les pieds dans la boue, les frontales qui vous empêchent de distinguer les visages, seul la chasuble portant le numéro de dossard nous permet de reconnaître au loin notre binôme. J’aurai aimé pouvoir m’échauffer les muscles des cuisses en trottinant près de la zone relais, mais impossible pour moi de prendre le risque de louper l’arrivée de Jérôme.

 

Le voilà, après 2h33 de course, nous nous éloignons du groupe et je le félicite, mais il me dit avoir été victime d’une chute dans l’avant dernière descente et sa jambe en porte encore les stigmates. Je lui remets ma veste en échange de la puce que je scratche autour de ma cheville et je m’enfonce à mon tour, peu à peu, dans la nuit sombre et épaisse.
Les premiers kilomètres seront compliqués car il me faut, d’une part, ne pas m’emballer surtout avec un départ à froid et, d’autre part, me frayer un chemin dans la multitude de coureurs. En effet, le compétiteur solo ou en relais se suivent, en file indienne sur les monotraces des monts du lyonnais, obligeant ainsi ceux qui veulent doubler, à emprunter les bas côtés boueux  jonchés de pierres et de branches.

Après une heure de course, le rythme me convient parfaitement, le peloton s’est étiré et les trajectoires utilisées sont plus conventionnelles. Je remonte un à un les relayeurs et mes temps de passage sont sur les bases de mon estimation de 3h15 pour les 42 kms.

 

J’aperçois sur l’horizon  les lumières de la ville de Lyon qui annoncent l’arrivée prochaine, légèrement modifiée par rapport aux années précédentes avec au final un dernier coup de rein en direction de Fourvière. Les bords du Rhône sont interminables, il faut puiser dans les ressources pour ne pas baisser la cadence avec en ligne de mire les projecteurs du stade de Gerland.

Dernière ligne droite, plusieurs foyers de feu agrémentent le chemin jusqu’à l’entrée du dôme où m’attendent Jérôme et les filles. Une fois passé l’arche salvatrice en 3h17, je rejoins mon frère pour lui faire part de mes impressions, et nous nous dirigeons aussitôt vers la voiture pour revenir sur St Etienne. Tout le monde est fatigué de cette nuit blanche, mais les paupières restent ouvertes jusqu’à l’arrivée et chacun raconte les anecdotes qui ont ponctué la soirée.

 

Une bonne douche réconfortante accompagnée d’un petit déjeuner récupérateur et les piles semblent rechargées. Nous échangeons avec Pierre et les enfants nos sensations et profitons de fin de matinée pour visiter le musée de l’Art et de l’Industrie très enrichissant.
La raclette de midi est un pur bonheur et nous conduit dans les bras de Morphée sans sourciller, avant de reprendre la voiture de retour sur Avignon.

Cette épreuve, doyenne des courses nature en France, a été pour moi l’occasion de courir pour la première fois en relais avec mon frère, et rien que pour ça j’ai adoré. Merci encore à lui et à la famille qui nous a reçu comme des princes et accompagné dans ce périple.
Je vous embrasse toutes et tous.

 

 

SEB.

Résultat : 12ème Equipe sur 400 en 5h50 mn.

TRAIL : EXTREME SPORT

                                                                      BY SEBASTIEN FARANO

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