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En demi-teinte...

A l’issue de mon podium de la Saint express, je me suis vu offrir une invitation pour l’Urban Trail de Lyon 2011. Je pense sincèrement que je n’aurai jamais eu d’autre occasion d’y aller, car ce principe de course en milieu bitumé pour remplacer les verts pâturages n’est pas ma tasse de thé.

 

L’affiche est pourtant alléchante, avec ces 40 kilomètres, 15 parcs traversés, 1800 mètres de D+ et 7 000 marches à avaler ; la motivation me gagne peu à peu au vu des conditions météo qui s’annoncent printanières.

J’arrive avec ma petite famille, le vendredi soir, chez ma cousine qui a la gentillesse de nous accueillir comme d’habitude, lorsqu’un événement se prépare tout près de chez elle. Connaissant également mon penchant pour les trails typés montagne, elle s’interroge sur cette folie de participer à une compétition aussi atypique ; d’autant que la ville vient de traverser deux pics de pollution élevés, la semaine dernière.

 

Afin de distraire les enfants sur la journée du samedi, nous organisons un pique-nique au parc de La Tête d’Or, suivi d’une bonne balade sur les pentes de la Croix Rousse. Au final, environ 15 kilomètres qui ont raison de leurs petites jambes, mais aussi des nôtres, et je réalise alors que j’ai certainement puisé dans mes ressources du lendemain ; mais bon ! Leurs sourires me récompensent de cet après-midi ensoleillé.

Dimanche 8h30, le jour J, je m’échauffe aux abords de la place des Terreaux où est donné le coup d’envoi de cette 4ème édition et je me positionne sur la ligne de départ.
Le compte à rebours est lancé, 5, 4, 3, 2, 1 et c’est parti pour les montagnes russes.
Je cherche à me faufiler entre les coureurs pour me caler derrière le groupe de tête qui impose un rythme digne d’un marathon. Les gazelles de cette discipline sont d’ailleurs venues s’essayer au trail urbain et se frotter au trailers chevronnés, créant un choc de titans.

 

Sur le bord d’un trottoir, j’entends crier le prénom de Sébastien au milieu de cette foule qui est venue encourager les passionnés du macadam. C’est Emma et Bérangère qui se sont précipitées au saut du lit avec les enfants pour m’applaudir avant le petit déjeuner.
























Je m’éloigne doucement en m’engouffrant dans le tunnel du «Terme», passage d’un ancien funiculaire datant de 1860, transformé en tunnel routier, et qui a le mérite d’être la première difficulté de la matinée. Il y fait sombre, les quelques lumières accrochées à la voûte sont recouvertes de suie apportant une lumière tamisée, mais rien de romantique je vous l’assure.
Au bout de cette pente au fort pourcentage, on distingue la lumière du jour comme une mire à atteindre. Le tempo est cadencé par les multiples quintes de toux des coureurs autour de moi qui suffoquent dans cette atmosphère chargée de dioxyde de carbone. Un rictus au coin des lèvres, et je croirais courir en compagnie de la ligue des fumeurs anonymes !

On s’arrache enfin de ce conduit pour inspirer une grande bouffée d’air pur avant de dévaler aussitôt la première enfilade d’escaliers qui nous ramène presque au point de départ. Je remarque de suite que je ne suis pas très à l’aise dans cette exercice de saut de marches. Une par une avec du rythme ça ne suffit pas pour rester au contact, et deux par deux vous traumatise les quadris et risquez une entorse. J’alternerai avec les deux méthodes durant toute la course, y compris dans les montées, quitte à faire le yo-yo avec les coureurs qui me précèdent.

 

La première boucle, (si je puis dire !), nous monte au plateau de Fourvière une première fois puis nous fait dévaler l’ancienne piste de ski «La Sarra» jusqu’aux bords de la Saône. Eh oui ! Une piste de ski à Lyon.

 

Nous enchaînons les vires-vires dans les ruelles escarpées du vieux Lyon souvent bordées de murs recouverts de Tags. Nous quittons parfois les pavés ou le bitume pour traverser de magnifiques parcs, nous faisant oublier un court instant les griffes de cette mégalopole. Cette course me dévoile au fil des kilomètres les charmes qu’elle dissimule tels les vestiges romains de l’amphithéâtre, les jardins romantiques de la basilique ou autres Traboules.

A la mi-parcours (semi-marathon), nous repassons sur Fourvière après 1h42 d’effort, les jambes se durcissent et je ressens la sortie familiale de la veille, mais rien d’alarmant.
Sortis de ce site religieux, nous retrouvons les coureurs du 23 kilomètres partis une demi-heure après nous. Il devient difficile de se frayer un chemin, à travers la marée humaine, dans les rues étroites et encore plus dans le dédale des escaliers interminables.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Nous continuons à tricoter ainsi plusieurs kilomètres, à monter et à descendre, jusqu’au trentième kilomètre environ, avant de retrouver le 3ème parcours de 12 kilomètres. Bérézina ! J’ai l’impression que les 5 000 concurrents se retrouvent à ce moment devant moi : ce doit être ça le «Bouchon lyonnais», la spécialité du coin (Je rigole !).
Des orienteurs débordés nous séparent de temps à autres sur des boucles supplémentaires, pour nous retrouver quelques hectomètres plus loin. J’ai le sentiment de faire un remake de la course à chaque rallonge, car je redouble les coureurs que je viens de dépasser quelques minutes plutôt. Certains d’entre eux me signalent que des trailers du long parcours, dans la confusion, on suivit les 23 km sans être inquiétés d’un contrôle, a priori.
Ce n’est pas grave en soi, mais il est vrai que déjà peu entrain à la course, je vois ma motivation s’étioler petit à petit.

Je m’élance dans la dernière rampe d’escalier avant de plonger sur l’hôtel de ville. Emma et Bérangère sont là pour m’applaudir, mon fils me rejoins pour franchir main dans la main cette arche qui se dresse devant nous.
Le chrono s’arrête sur 3h35mn et 25ème place au scratch, pas très glorieux mais la sensation d’avoir effectué une bonne grosse séance de fractionné qui casse bien les fibres musculaires.

C’est pourquoi je ne pourrai dire si je suis ravi ou déçu de cette épreuve particulière, je pense simplement qu’il me manquait de la préparation pour m’engager sur ce type d’effort, mais à côté de cela, j’ai pu découvrir sous un autre jour cette capitale des Gaules, retrouver ma famille et cibler les faiblesses de ma préparation.

 

                    




































A bientôt sur les sentiers… SEB

TRAIL : EXTREME SPORT

                                                                      BY SEBASTIEN FARANO

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