
“TOGETHER WE REACH THE GOAL" *
Aux portes de Marseille
Bernard, ami et coach, me parle en dernière minute d’un trail organisé près de Marseille et dont le magasin Running Conseil est partenaire. De bonnes raisons pour m’aligner à cette course, malgré l’annonce de conditions météo difficiles, mais cela me permettra de tester mon état de forme général.
Nous arrivons donc au petit matin sous un ciel très chargé au niveau de la Barrasse tout près de Gémenos et de la Valentine. Quelques collines et monts surplombant la ville de Marseille laissent présager un trail rythmé et technique. Je rencontre à ce sujet l’organisateur qui me le confirme en me décrivant sommairement le profil du parcours.
Après avoir salué les collègues et prêté la main pour fignoler la zone d’arrivée, je pars m’échauffer en compagnie de coureurs locaux qui semblent vouloir mettre l’ambiance.
Il est 8H25, un petit briefing à la marseillaise, c’est-à-dire tout en simplicité, car le speaker annonce que nous sommes près de 1000 (il faudra bien sûr rectifier en comptant 350 trailers) et nous voilà positionnés sur la ligne de départ prêts à en découdre sur les 15 km pour certain et 30 km pour les autres.
concurrents qui me précède et qui arrive au prochain ravitaillement. Il doit avoir près de trois minutes d’avance sur moi, ce qui me sera d’ailleurs confirmé par l’un des spectateurs. Je décide alors de relancer dans une longue montée traversant à plusieurs reprises le lit d’une rivière qui doit être asséchée régulièrement mais que les dernières pluies ont fait renaître. Au sommet de cette bosse, je comprends aisément maintenant le nom tout trouvé pour ce trail des «Eaux vives».
C’est avec les pieds humides et un moral au beau fixe que je poursuis à vive allure sur une large piste en direction de l’arrivée. Je vois brièvement une marque de peinture sur ma droite sans y prêter d’avantage d’attention pensant que celle-ci désigne un GR ; je comprendrai plus tard que j’aurai du m’y engager. J’arrive dans un petit village, le GPS m’indique que je ne suis plus qu’à 4 kilomètres de l’arrivée, mais je dois me rendre à l’évidence que je me suis malheureusement trompé. Je demande à un habitant ma route et celui-ci me fait comprendre que doit réaliser un détour, à l’opposé du parcours initial.
Je virevolte dans la campagne environnante jusqu’à entendre au loin la voix du speaker dans le micro. Une dernière ligne droite jusqu’à l’arche et on m’annonce troisième après 2h47 d’effort. La pluie redouble d’intensité. Je vais vite me changer avant de retrouver mes amis coureurs et les organisateurs marseillais qui savent apporter une certaine joie de vivre. Le camion de pizza de Jo a également été amené sur place pour nous restaurer et nous réchauffer, un pur bonheur.
A bientôt sur les sentiers.
SEB
Le départ est donné, la séparation des deux parcours se fait après seulement 300 mètres, un plus car le rythme est forcément moins rapide et on peut plus facilement savoir où l’on se situe dans la course. La première montée éparpille le peloton en petits groupes, de mon côté je m’efforce à rester au contact de la tête aux environs de la 6ème place.
Une première descente rapide et humide impose une grande vigilance pour éviter les chutes, car chaque pierre se transforme en véritable savonnette. Je lâche un peu de terrain dans ces passages techniques tout en conservant une troisième place, derrière Martin et Diran, deux coureurs confirmés. Le décor est magnifique et très verdoyant, la pluie fait son apparition vers la mi-course accompagnée d’un épais brouillard sur la partie la plus élevé du parcours. Je suis seul dans cette brume accrochée à la crête à chercher mon chemin au travers des lapiazs qui jonchent le sol.
Une cloche retentit me laissant à penser qu’un troupeau de brebis est en train de paître à proximité, mais au fur et à mesure où je m’enfonce dans les voluptés nuageuses je distingue une silhouette dressée sur un rocher. C’est un bénévole qui secoue énergiquement une cloche de vache de type savoyarde pour nous guider, tel un phare, sur le bon chemin.
Une nouvelle descente très caillouteuse dans laquelle j’évite de justesse le contact brutal avec le sol et le brouillard s’estompe peu à peu laissant apercevoir en contre bas l’un des


TRAIL : EXTREME SPORT
BY SEBASTIEN FARANO