
“TOGETHER WE REACH THE GOAL" *
Mon Malikou à moi
En compagnie de Véronique, Claire, Dominique, Jean-Pierre et Jérôme mon frère nous nous sommes engagés sur cette troisième édition des Balcons d’Azur au bord de la méditerranée. Petit changement cette année, avec pour lieu de départ et d’arrivée la plage du château de Mandelieu la Napoule, un site majestueux.
Afin de préparer au mieux ce rendez-vous, Samuel et Valérie nous invitent le samedi soir à une pasta party accompagnée d’une sauce bolognaise innovante à la viande hachée de poulet, qui nous fera le plus grand bien. (un grand merci à eux deux et à Tom).
De retour dans nos quartiers respectifs, une nuit courte et pleine d’interrogations nous attend, car de fortes averses sont annoncées pour le lendemain accompagnées d’un vent côtier rafraîchissant. Mon frère cale son réveil sur 5h45 et nous voilà plongés dans un sommeil mérité.
Une petite tape amicale sur mon épaule me tire de mes rêves de courses lointaines, c’est mon frère qui me réveille et qui, de sa voix suave me dit : mon réveil n’a pas fonctionné, il est 6h34. (Pour info, le départ est donné à 7h00 à 1km500 de la résidence).
Je pense ne jamais m’être préparé pour une course aussi rapidement que ce matin là : la Nok au pied, brossage de dents, préparation de la poche à eau et habillage en 15mn chrono. C’est donc le ventre vide et les jambes en plein réveil musculaire que nous nous élançons à vive allure en direction du départ.
Nous retrouvons sur la zone de pointage nos amis trailers et nous nous guidons après une photo de groupe sur la ligne. Le débriefing est donné et le décompte débute, je jette alors un regard vers mon frère positionné en léger retrait, en signe d’encouragement.
Après le coup de pistolet traditionnel, nous nous extirpons de la plage sous un ciel très menaçant et peu prometteur. Une fois la route retrouvée le rythme accélère, mais je reste prudent dans le dédale des escaliers qui annoncent les premières difficultés, d’autant que les jambes sont encore lourdes. Nous effectuons le tour du mont San Peyre, quelques coureurs me doublent mais la course est longue et les difficultés qui nous attendent feront leur sélection au fil des kilomètres. Le sol devient de plus en plus humide et les buissons chargés d’eau imbibent nos t.shirts comme de grosses éponges. J’en profite pour parler du matos adopté, qui semble avoir été le meilleur compromis, tout du moins en ce qui me concerne, avec un manches courtes, un shorty et des manchons de mon partenaire LAFUMA ; les chaussures (Sky Race) à ma grande surprise se sont révélées d’un grand confort et d’une accroche optimum.
Durant la première ascension je commence à prendre mes marques, le rythme me convient et je rejoins un groupe intercalé de 4-5 coureurs. Au sommet, une succession de montagnes russes nous amène doucement au premier point de contrôle et j’aperçois au loin le groupe de tête. La descente jusqu’au lac des Ecureuils sera très rapide mais également piégeuse, je retrouve un premier coureur stoppé net et boitant le long du sentier, à ma demande il me dit s’être tordu la cheville et que c’en est terminé pour lui. Malgré cette annonce, je reste concentré et rapide dans ce chemin jonché de cailloux. Ce tempo me permet la jonction avec un trailer isolé et nous effectuons en quelque sorte une petite course d’équipe sous une pluie de plus en plus battante.
Sur le fond de vallée, notre vitesse me semble élevé jusqu’à l’arrivée d’un trailer très véloce, sortit de nul part, qui nous encourage et nous motive à le suivre. Nous adoptons alors sa cadence, qui semble me convenir, et attaquons la montée en direction du pic de l’Ours. Nous y rattrapons deux coureurs qui ne peuvent s’accrocher, sans prétention aucune, mais je pense qu’ils s’étaient un peu asphyxiés au départ. En confiance dans une descente peu glissante malgré les ondées, je me décide à prendre la tête et d’imposer le tempo à mes deux compagnons du jour. Sans chercher à m’éloigner, je remarque que je les distance pas à pas, m’obligeant à courir seul dans le fond de vallée jusqu’au pied du Cap Roux.
Un ravitaillement express, et je m’engage dans cette longue pente, qui à mon goût est la plus éprouvante du parcours après cet interminable faux plat montant. Je lève alors les yeux et j’aperçois à quelques dizaines de mètres Jean-marc Zaugg, l’ancien vainqueur du TBA, et à égale distance en contre bas je distingue Niko Darmaillacque du team Asics. Au point culminant du Cap Roux, un vent glacial nous refroidit et je profite d’un arrêt minute pour m’avaler une barre avant la longue descente vers la mer. Niko me rejoint, il fait la course sans dossard car une compétition en Corse le week-end d’avant l'a fatigué et son team étant partenaire il voulait participer à une partie de l’épreuve. Je le laisse passer tout de même et s’est ensemble que nous arrivons jusqu’à la route du bord de mer où un speaker nous félicite entre deux passages de triathlètes participant à une compétition également ce jour là, on m’annonce que je suis 6ème.
Nous foulons ensemble la plage jusqu’au point de contrôle et Niko me dit de partir sans lui car il n’a plus de jus. C’est donc à nouveau seul que je poursuis mon périple avec en ligne de mir le col de notre Dame. Je rattrape un concurrent dans la succession de petites montées qui l’obligent à marcher alors que je me surprends à pouvoir courir tout du long. J’aurais en visu Jean-Marc dans toute l’ascension jusqu’au Grandes-Grues sans pourtant jamais pouvoir me rapprocher. Le parcours du 32 km se chevauchant à cet endroit avec le 51km, je slalome à travers de petits groupes de trailers jusqu’au sommet des Grandes et des Petites Grues usant terriblement les jambes déjà bien fatiguées.
D’après le profil, il ne reste plus qu’une longue descente avec juste une petite pointe à gravir, annoncée comme une surprise lors du débriefing du matin.
C’est une longue piste DFCI qui déroule sous nos pieds permettant de déployer un maximum, je pense alors aux conseils de Bernard sur le travail de la foulée. Signant une belle fin de course, Sébastien NAIN, le compagnon du Pic de l’Ours me rejoint et appel à un final en commun lorsque un des coureurs du 32 km nous annonce que nous ne sommes pas sur le bon parcours. Je lui fais remarquer que des rubalises sont accrochées sur le bord du chemin, mais il semble que ce soit celles du départ de la petite course, ce qui porte à confusion.
Sébastien N, décide de son côté de remonter quelques mètres pour voir si il y a une flèche au sol, quant à moi je continue sur la piste dans l’espoir d’être dans la bonne direction. Mais je dois me rendre à l’évidence, je suis seul au milieu des collines sans savoir où se trouve la mer en guise de repère et la pression commence à monter. Après plusieurs minutes d’errance, je remarque au loin un groupe de coureurs habillés de jaune, je les regagne et ils m’indiquent enfin que j’ai retrouvé le bon chemin. C’est un peu énervé que je m’élance dans la dernière difficulté, un passage de corde dans un pierrier glissant et pentu, où je double les trailers que j’avais déjà rattrapé dans la montée des Grandes Grues, j’estime alors à plus de dix minutes le temps perdu.
Un petit monotrace nous amène jusqu’au port de plaisance de Théoule avant de regagner la partie finale du bord de mer que je connais très bien pour l’avoir déjà faite en famille plusieurs fois. Quelques escaliers, du sable sous les chaussures et l’arche salvatrice se dresse face à moi où m’attendent Emma et Ennio sous une pluie diluvienne : merci encore pour cette présence.
Mon fils court les derniers quelques mètres avec moi et me récompense par son large sourire, Emma sait déjà que je me suis trompé de parcours car elle a entendu Sébastien N arrivé quelques minutes avant moi, par la route, parler de l’erreur de balisage à ce point stratégique. Philippe le directeur de course remettra plus ou moins dans l’ordre le classement faussé, je pars prendre une douche et me changer avant l’arrivée de mon frère et des amis.
Ils arriveront rincés et transis de froid sous les encouragements d’un public malheureusement peu nombreux, mais avec le sentiment d’avoir participé à une belle épreuve humaine.
Encore bravo et merci à toutes et tous.
Seb.

TRAIL : EXTREME SPORT
BY SEBASTIEN FARANO