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A l’arraché !!!

Après la course épique des Dentelles de la semaine passée, je poursuis ma préparation pour l’UTMB, en cumulant les kilomètres au trail des Gorges de l’Ardèche ce dimanche 26 mai…

Ce trail de 42 km, organisé par Yves dans le charmant petit village de st Martin d’Ardèche, est pour moi chargé en émotions et souvenirs personnels. Emma et Ennio m’accompagnent et nous y retrouvons Bernard, Claire, Patrick, Jo et Nico nos amis venus de Marseille car le magasin Running-Conseil est partenaire de la course.

La météo, semble enfin de notre côté, et à mon réveil le coin de ciel bleu me fait espérer une aventure relativement sèche. Malheureusement, les pluies diluviennes des jours précédant ont eu raison du tracé initial et c’est encore un parcours de substitution qui nous attend.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Près de 600 coureurs sont annoncés sur les 3 parcours (10, 23 et 42). Nous sommes les premiers à nous élancer à 7h30 de la place de St Martin, pour un circuit en deux boucles avec un retour à la ligne de départ aux alentours du 15ème km pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Je retrouve sous l’arche Serge Barthes, un coureur AltecSport et nous voilà partis en direction du pont que nous franchirons donc cette année à deux reprises. Bien décidé à ne pas m’égarer comme l’édition passée, je reste tranquille en observation dans l’allure métronome de Gwen, un traileur venu de Chambéry et qui nous ouvre la course. Serge et 3 autres coureurs restent au contact avec un effet yo-yo à chaque fois que la pente se redresse. De plus, de nombreux arbres cassent le rythme et nous obligent à zigzaguer en nous accrochant à eux comme si nous faisions du slalom géant.

A l’issue d’une petite montée nous nous échappons de quelques dizaines de mètres sur un joli monotrace qui serpente dans une végétation dense. Alors que je suis aveuglément Gwen à travers cette garrigue, il m’interpelle et m’indique ne plus voir de rubalises depuis un petit moment. Pas entièrement rassuré par cette annonce, je tente de me convaincre qu’il n’y a qu’un seul sentier et que les organisateurs ont certainement espacé d’avantage le balisage par pur esprit d’économie ou écologie. Bref ! L’espoir fait vivre et nous continuons ainsi 2 longues minutes avant d’être stoppés par une rubalise qui obstrue le chemin. Nous voyons passer des coureurs du 23 km, partis 30mn derrière nous, sur une piste que nous avons déjà emprunté au départ. Le demi-tour est alors envisagé, bien sûr, lorsqu’un véhicule nous klaxonne au loin. Il s’agit d’une automobile de l’organisation qui vient dans notre direction. Le conducteur nous demande si nous sommes du 42 km et si nous sommes perdus. Nous lui répondons par l’affirmative, mais je pense sincèrement que notre mine déconfite parle d’elle-même, et sur son insistance nous montons à bord.

Nous voilà, Gwen et moi, après 10 km de course dans une camionnette secoués par les soubresauts de la machine et les oreilles léchées par un chien de chasse amoureux assis à nos côtés. Heureusement ce rodéo improvisé s’arrête et nous arrivons à une intersection de chemin que je reconnais aussitôt. En effet, tandis que notre sympathique bénévole me montre fièrement le parcours à suivre, je lui indique que nous venons de fouler cette piste pas plus tard qu’il y a une dizaine de minutes. Embarrassé et ne comprenant pas où nous avons pu nous perdre, ce dernier décide de nous accompagner. Après avoir fait un total retour à la case départ, nous arrivons à la zone de notre égarement et il nous fait constater la draille sur notre gauche que nous aurions dû prendre. Alors que notre sauveur s’attèle à mettre un ruban sur la longueur du sentier pour éviter que d’autres ne se perdent, il nous encourage et nous nous éloignons peu à peu.

Frustrés par ce jardinage forcé et causé en grande partie par notre erreur d’attention, nous nous élançons dans une descente très technique dessinée certainement par le ruissellement des eaux de pluie. Des spectateurs nous applaudissent et nous annoncent en 23ème et 24ème position. Bien que moins motivé sur le coup, je m’efforce de me reconcentrer dans cette nouvelle course et ce nouveau défi qui se présente.

Gwen m’informe avoir une douleur à un quadri, et ne pouvant plus suivre m’encourage à partir seul (j’apprendrai qu’il abandonnera un peu plus loin). C’est donc à nouveau en solitaire que je remonte quelques concurrents avant de rejoindre la zone du départ, fin de la première boucle, où je distingue Emma et Ennio qui me saluent de leurs plus beaux sourires. Je suis à ce passage classé 15ème.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les jambes répondent encore bien et une belle portion de bord de rivière permet de dérouler. C’est un pur bonheur d’évoluer sur cette roche érodée par le temps en forme de longue dalle. Certaines portions sont équipées de cordes pour éviter de se retrouver à l’eau car les parois sont rendues glissantes avec l’humidité de la veille.

Ma course poursuite après le temps perdu se poursuit, ponctuée par le croisement des coureurs qui me précèdent sur un parcours éprouvant de montées/descentes dans le dédale de cailloux ardéchois. Un décompte s’opère alors dans ma tête par réflexe jusqu’à la 5ème place. Il reste 7 km, les jambes commencent à durcir mais je caresse l’envie de pouvoir accéder au podium. Dans une ascension en pente douce, je m’impose un tempo et je remonte sur le 4ème   que j’encourage. Puis, après quelques minutes, c’est au tour du 3ème qui ne semble pas au mieux et que je dépasse sans trop lutter avant la descente finale.

Je déroule jusqu'à la partie bitumée qui annonce la jonction prochaine avec le village. Je profite pleinement des ruelles de St Martin avant d’arriver dans la dernière ligne droite où m’attend Ennio comme à l’accoutumée pour me saisir la main et finir avec moi les mètres qui me séparent de l’arche.

Ma montre indique 4h16 pour 46 km contre 42 initialement prévus, mais ne dit-on pas «quand on aime on ne compte pas» ?

 

En mémoire d’Huguette

 

A bientôt sur les sentiers…                                                                                                                                               SEB

 

 

 

 

 

 

 

 

TRAIL : EXTREME SPORT

                                                                      BY SEBASTIEN FARANO

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